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L'ECOEUREMENT littérature bd politique cinéma art
4 mars 2008

Pasolini

« Je me contredis ? Et bien je me contredis. »

Walt Whitman

Boccace. Chaucer. Les contes arabes.

Une trilogie : 1971 : Le Décaméron, 1972 : Les contes de Canterburry, 1974 : Les mille et une nuits. « La trilogie de la joie de vivre » devenue « Trilogie de la vie ».

Un moment historique de communication, de désir de communication. Pasolini ne précède ni n’annonce la libération sexuelle, il accompagne élégamment une évolution des mentalités et des mœurs. C’est le triomphe critique et commercial de celui qui, né en 1922, année d’accession au pouvoir de Mussolini, n’a longtemps connu que le fascisme et qui célèbre là le libre plaisir des rencontres amoureuses.

Abjuration.

Sade. 1975 : Salo ou les 120 journées de sodome.

En plein consensus, Pasolini s’aperçoit que l’érotisme dont il parle annonce en fait la profusion pornographique. L’hédonisme se fait consommation des corps. Ainsi Pasolini renie-t-il sa trilogie et livre son grand film barbare ou comment le sexe instrumentalisé par la bourgeoisie, le sexe devenu pure et simple possession, réduit l’humaine jeunesse à l’avilissement le plus total, les dominés passant sous le joug des dominants du statut de sujets à celui d’objets, fer de lance d’un fascisme travesti en son contraire. La sexualité comme moyen de libération et de communication, comme naïveté retrouvée, ne s’incarne en rien dans les comportements consuméristes issus des années 60. Salo est en conséquence un grand film réactionnaire. Comme il en arrive parfois. Parce que c’est une nécessité. Salo est le lieu de la rencontre d’un cinéma qui « ne représente pas mais utilise le réel » et d’une littérature « de carton-pâte », Salo c’est Sade resitué dans la république fasciste fondée par Mussolini en 1943 dans la petite ville de Salo, c’est « le refus comme geste essentiel » jusqu’à une presque négation de soi.

Cannibal_holocaust_02

3 novembre 1975 : Pasolini meurt assassiné sur la plage d’Ostie. Quelques semaines plus tard Salo ou les 120 journées de Sodome sera interdit dès sa sortie, pour obscénité.

Monsieur G.

Réalisation : Pier Paolo Pasolini / Pour Le Decameron - Photographie : Tonino Delli Colli / Scénario : Pier Paolo Pasolini, d'après l'oeuvre de Boccace / Avec : Franco Citti (Ciappelletto), Ninetto Davoli (Andreuccio da Perugia), Angela Luce (Peronella), Patrizia Capparelli (Alibech), Jovan Jovanovic (Rustico) & Gianni Rizzo (le père supérieur) / Musique : Pier Paolo Pasolini / Genre : Comédie dramatique / 1971. Pour Les Contes de Canterburry - Photographie : Tonino Delli Colli / Scénario : Pier Paolo Pasolini / Avec : Franco Citti (le Diable), Laura Betti (la femme du bain), Hugh Griffith (Gennaio), Ninetto Davoli (Perkin), John Francis Lane (un moine) & Josephine Chaplin (Maggio) / Musique : Ennio Morricone / Genre : Comédie / 1972. Pour Les Milles et une Nuits - Montage : Nino Baragli / Photographie : Giuseppe Ruzzolini / Scénario : Dacia Maraini & Pier Paolo Pasolini / Avec : Franco Citti (le démon), Franco Merli (Nur-ed-in), Ninetto Davoli (Aziz), Ines Pellegrini (Zumurrud), Tessa Bouche (Aziza) & Luigina Rocchi / Musique : Ennio Morricone / Genre : Comédie dramatique / 1974. Pour Salo ou les 120 journées de Sodome - Photographie : Tonino Delli Colli / Scénario : Pupi Avati (non crédité), Roland Barthes, Maurice Blanchot, Sergio Citti, Pierre Klossowski & Pier Paolo Pasolini, d'après l'oeuvre du Marquis de Sade (non crédité) / Avec : Paolo Bonacelli (le duc, Blangis), Giorgo Cataldi (l'évêque), Umberto P. Quintavalle (Curval, le Président de la Cour d'appel), Hélène Surgère (Signora Vaccari) & Laura Betti (Signora Vaccari - voix) / Musique : Ennio Morricone / Genre : Drame, "historique" / 1975.

Photogramme : Cannibal Holocaust, film de Ruggero Deodato, avec Robert Kerman, Carl Gabriel Yorke, Francesca Ciardi, Peri Pirkanen & Luca Barbareschis, 1980.

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