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L'ECOEUREMENT littérature bd politique cinéma art
11 mars 2008

94 - Syncopes signalétiques

Ken___Barbie_00Les mdr et les lol dont ils ne cessent d'affubler pour les conclure chacune de leurs "phrases" disent assez à quel point les hilarités du bogoss et de la jeune fille ont tout du rire pétrifié de la mort à l'oeuvre.

Léolo

Image : Ken-jeune fille Barbie-bogoss et inversement, montage photo réalisé sur photoshop le 11 mars 2008. Ces deux figures ont, plus que toutes celles plus ou moins kitsch et débilitantes dont la domination marchande nous inonde sans cesse, le probable mérite d'avoir toujours eu quelque avance particulière sur chaque époque où elles apparaissaient. On peut même estimer que leur créateur avait bien avant Gilles Deleuze élaboré le concept d'une humanité-machine-désirante (ce pur produit de la civilisation marchande), et qu'il aura eu lui aussi, devant l'apparente lenteur du capitalisme à concrétiser cette abstraction, dans l'intention de contribuer à accélérer l'apparition d'une telle non-humanité réellement consommable et consommatrice. Je tiens toutefois à préciser deux choses : - d'une part le ou les créateurs de la poupée Barbie se distinguent de Gilles Deleuze en ceci qu'au contraire de ce dernier ils avaient semble-t-il immédiatement compris le profit purement capitaliste qu'il pouvait y avoir à tirer d'une telle conception de l'humanité. [Rappelons que Gilles Deleuze pensait tenir là quelque chose qui d'une façon ou d'une autre finirait tout bonnement par s'opposer au capitalisme - mais Deleuze, il est vrai, n'aimait pas Karl Marx, et lui préférait de loin Nietzsche (qu'il prenait au sérieux) et pire encore Heidegger (cf. le livre de Emmanuel Faye, "Heidegger, l'introduction du nazisme dans la philosophie")]. - D'autre part il ne faut pas entendre, par non-humanité, une humanité qui serait étrangère à elle-même. Le clone a beau tout avoir d'une imbécile machine-désirante (ou autre), il n'en reste pas moins qu'il est humain. Le non-humain n'est pas sans humanité, mais il est l'humanité esclave de la domination marchande. Or l'esclave n'est jamais à exclure, mais à libérer.

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