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L'ECOEUREMENT littérature bd politique cinéma art
15 avril 2006

Je ne hurle pas (le texte)

Je ne hurle pas c'est la terre qui hurle.

Oui c'est la terre qui hurle, elle hurle singulièrement du creux saillant de mes folies monstruelles. L'agonie s'éternise en vertige de raison. Ca circule automate : anorexie langagière que tout engage à rien. Le signal ment. Et les derniers vestiges de la beauté du monde crèvent sous les gyrophares d'une monnaie religieuse : primaire inquisition des cieux verts trou-du-cul qui réquisitionnent tout – mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle. Euro-mobilisation putacière constante. Substance mort. A toutes choses valeurs égales, la séparation est totale. Sur les vitrines quelques marchands ont annoncé leur objectif : tout doit disparaître. Et tout a disparu. Mais tout toujours seulement avec l'apparence d'être encore là. Distinction monétaire. De vous à moi uniquement monétaire de vous à moi cliniquement séculaire.

Mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle.

Quelques monarques cyniques trônent invariablement sur des cuvettes optiques. Et ça hirochimique à grand renfort de pets sur nos têtes passagères ça enclone à plein tube ça pétroschématise en raideurs statistiques. Personne pour décloner plus personne ne déclone c'est la fin des poivrots. En marge lycanthropique deux trois buveurs quand même juste deux trois buveurs. Mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle. La terre hurle à la lune et des loups attentifs s'écoeurent de cette émeute avec une humble rage. Enragés indociles, les loups-garous voyagent sur des frontières poreuses. Des forêts d'écoeurement les affranchissent pleinement des ordres de la horde et sa clone-attitude. Et ça bouge aux limites sur des fils névralgiques étendus sur l'avril d'une histoire limoneuse : ça pousse révolution.

Mais nous ne hurlons pas non c'est la terre qui hurle.

A l'orée du mystère quelques rires éclatants menacent l'enfer des temps. Magie des barricades. Il faudra plus que ça bien sûr il faudra plus que ça, la naissance est fragile. Des signaux hypnotiques délitent le chant des vies ATTENTION ATTENTION : sirops anesthésiques à l'intention des crânes. La guerre est totale. Ca re-sécularise tout et n'importe-quoi surtout n'importe-quoi : sanctification capitaliste. Mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle. Contre-catalepsie dialectique : anéantir le néant. Où tout semble perdu crois ce qui sauve disait à peu près l'autre. L'immensité d'une tâche transmet de sa grandeur à ceux qui l'accomplissent. Et la notre est immense. Plus dure sera leur chute. Marchons enlassés contre les marchands lassants, et que nos monstrueux partages réduisent enfin l'échange en cendres.

Mais nous ne hurlons pas non c'est la terre qui hurle.

La célérité des réseaux célestes est un simulacre de simulacre de simulacre de simulacre de l'espace-temps plastique. Evidage crapuleux de la magie des lieux, au point de les suspendre : circulation routière succursale de la bourse. Reste les égoütiers mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle. Pharmacopéra pour tous cosmétique journalière vulgate sécuritaire infiltrations horaires comput capitaliste : le salaire de la peur. Quel capiteux corpus pour nous sortir de là ? Rien moins que le désir. Que l'amour soit le résultat d'un processus biologique quelconque n'y change réellement rien, puisqu'un tel processus a tout encore de l'alchimie : magie blanche révolutionnaire. La science n'explique rien, elle commente avec peine ce qu'elle parvient à voir – je ne dis rien contre elle.

Mais nous ne hurlons pas non c'est la terre qui hurle.

Heureux qui comme Ulysse admet n'être personne. La forme du Léviathan, c'est l'atomisante identé du tout. Ainsi sa loi n'ignore personne sinon l'impersonnifié : corps désirant bien loin de l'hédonisme – onfrayant hululement de la chouette micheliste, entre autres, l'hédonisme a trouvé l'idéal de son accomplissement dans la consommation marchande. Mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle. Minima moralia : le goût est le sismographe le plus précis de l'expérience historique. Le goût pour la marchandise assure l'homme de son néant – en le soumettant à lui même, mais toujours seulement comme marchandise. Principe de réalité : chaque pulsion devra trouver à s'accomplir ici, mais toujours seulement comme frustration, dont l'horloge clame cliniquement la répétition inlassable.

Mais nous ne hurlons pas non c'est la terre qui hurle.

Ca crève sous les sunlights ou bien ça technodance sous des spots implacables au rythme épileptique du clonage à la chaîne. Extase en uniforme uniforme en extase extirpation des sens. Les prêtres sans soutane bavent leur langage inepte ça croissance médiatrique dans tous les parlements – bruit nocif sans réponse : magie noire des profiteurs de marchés. Mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle. Et leur odieuse magie a fini par les dépasser eux-mêmes et alors ils se pendent sous des échaffaudages d'intérêts mensongers qui les cerclevicieusent. Et la horde avec eux qui se distrait de sa vie vide dans l'ingurgitation de la culture vide. Et tout ce vide grotesque, il faut encore qu'elle le paie. Les cadavres mangent des cadavres. Celui qui déjà mort peut se croire immortel n'est plus que spectateur.

Mais nous ne hurlons pas non c'est la terre qui hurle.

Le sordide n'aime guère être vécu, c'est pourquoi seuls les cadavres y réussissent leurs vies. Encore faut-il que cette vie se soit éloignée dans un spectacle autrement vide. Car même au cinéma le spectateur ne pourrait endurer de voir le vide tel qu'il accepte pourtant si parfaitement de le vivre, et quotidiennement. Les clones sont toujours aussi spectateurs, et si le capitalismonde s'est formé de tels sujets, c'est qu'aucun autre n'aurait pu d'aucune façon supporté longtemps le sordide d'un tel régime. Mais je ne hurle pas non c'est la terre qui hurle. Et aussi bien le printemps qui à l'écart s'embrase d'écoeurements erratiques : interformations libidinales plastiquant l'espace-temps d'une oisiveté grâcieuse. Périphérie périphérique au centre de la cible ou alors à deux poils.

Mais nous n'émeutons pas non c'est la terre qui émeute.

Oui c'est la terre qui émeute, elle émeute singulièrement du creux saillant de nos folies monstruelles. L'agonie commence d'agoniser elle-même. Vertige inexplorée grabuge à coeur ouvert détruire la destruction table rase de la table rase : rêvolution révolution.

Léolo

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Commentaires
M
...je ne parviens pas à trouver les bons mots pour exprimer ce que je ressens après avoir lu et écouté..."Je ne hurle pas c'est la terre qui hurle"...Tout est révolution, tout est chaotique...Tant d'informations...et pourtant peu de repères...
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