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L'ECOEUREMENT littérature bd politique cinéma art
24 mai 2007

Corps et Cinéma

Le cinématographe est un instrument qui permet de voir et de faire voir le corps de l’autre, d’en prendre acte. Si cette définition semble être crédité par tout un pan du cinéma, elle s’avère moins évidente aux yeux d’une industrie préférant – et de loin !, pourrait-on dire – filmer le corps social, en rendre compte par toute la démesure qui caractérise un certain spectaculaire. Très tôt – dès Griffith – la fiction impose aux corps un destin de figurants, abondamment consommés. Intolérance. Face au (plan) général, il s’agira pour le particulier, corps individuels, individus, par exemple pour les Artistes Associés (et associés pour faire valoir un droit), de ramener la démesure du spectacle à la mesure corporelle de l’individu. Ainsi Douglas Fairbanks se démènera-t-il en tous sens, sur-jouant à outrance, prenant littéralement possession de l’espace du plan par de fabuleuses acrobaties. Ainsi Charles Chaplin utilisera-t-il décors et objets avec cette apparence de maladresse et cette obsession burlesque pour le détournement et la destruction qui fera de lui le centre de gravité virtuose de l’image. Ainsi Mary Pickford commandera-t-elle au cadrage d’une caméra qui, attirée par sa beauté, ne pourra s’empêcher de réduire l’échelle de ses plans. Le corps est alors ce qui dans la fiction cherche la friction – résistance – et ce qui périodiquement fait retour – insistance. Il est ce qui, simplement, refuse de disparaître.

Monsieur G.

Photographies : L'homme sans ombre (2000), film de Paul Verhoeven (né en 1938)

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